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LA JOURNÉE DÉCOUVERTE « Sur les pas des Templiers et Hospitaliers dans la Creuse »

 Dimanche 2 août 2009

Le rendez-vous est fixé à 9 heures, place du champ de foire à Bourganeuf, où 95 participants ont été accueillis par les deux hôtesses de l’association. Nous avons créé trois groupes distincts, repérables aux rubans rouges, bleus et jaunes, afin de bien répartir les visites animées par les trois présentateurs. Nous avons commencé le circuit ensemble, par la visite de l’église Saint Jean -édifiée par les Hospitaliers-, commentée par Mlle Camille Lachèze, guide-interprète de l’Office de Tourisme de la ville *.. Ensuite les trois groupes ont écouté les exposés des lieux suivants : le buste de Martin Nadaud par M. André Caffy avec le récit de sa vie ouvrière et politique, la statue (sans tête) de René Viviani par M. Georges Delangle très érudit sur ce personnage, la Tour Zizim par Mlle Camille Lachèze, avec la visite intérieure du bâtiment jusqu’à la charpente*.

Vers 12h30 nous avons rejoint le chapiteau dressé dans la cour du presbytère pour le déjeuner-campagnard. Nous avons reçu la visite de M. Jean-Jacques Lozach, Président du Conseil Général de la Creuse qui a félicité l’action de notre association, ses animateurs, pour promouvoir notre département. Il était accompagné de M. Jean-Claude Michaud, Président de la Communauté des communes de Bourganeuf, Royère-de-Vassivière.

Après le repas, un autocar attendait la plupart des participants pour la suite de cette journée. Nous avons débuté par le site de Paulhac, ancienne commanderie templière, avec l’église Saint Jean Baptiste et la chapelle Saint Fiacre, histoire détaillée par M. Jean-Marie Allard**.

Départ pour Blaudeix, ancienne commanderie de l’Ordre de Malte qui retient toute l’attention de son présentateur, M. Michel Bruniquel**.

Après ces pages « d’histoires templières », nous sommes invités – par l’association - à prendre le pot de l’amitié en toute convivialité, dans une ancienne salle de classe de l’école de Blaudeix. A l’issue, l’autocar nous reconduit à Bourganeuf, où chacun récupère son véhicule. La journée a été très agréable, je pense à la satisfaction générale, selon les premiers échos reçus. Merci à tous et à bientôt !


Accueil des participants. Place du champ de foire à Bourganeuf


Groupe, de la plupart des participants, rassemblé place du champ de foire à Bourganeuf. En arrière plan le château de Bourganeuf (photo Jean-Luc Lefaure)

Lucienne Aubry


Accueil de Jean-Marie Allard, place du champ de foire, à Bourganeuf

Exposé sur les Templiers et les Hospitaliers dans la Creuse

 

ll est parfois difficile pour le non-spécialiste de faire la différence entre Templiers et Hospitaliers. Les deux institutions sont ce que les historiens appellent des « ordres religieux militaires» (ou « ordres militaires »). C'est-à-dire que ce sont des ordres religieux dont les membres combattaient les armes à la main les ennemis de l'Église. Leur origine remonte aux croisades.
L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dit aussi l'Hôpital, est le plus ancien. Il provient d'un hôpital fondé  au XIe siècle à Jérusalem. Après la prise de celle-ci par les croisés en 1099, il se transforme en ordre religieux reconnu officiellement par le pape en 1113. Il a à ses débuts des activités  uniquement hospitalières (d'où son nom). Par la suite, il va se militariser, tout en gardant une fonction caritative. Il existe encore de nos jours sous le nom d'ordre de Malte, qui se consacre à des actions humanitaires.
Les Templiers ont été fondés en 1120 par un chevalier champenois, Hugues de Payns, qui voulait assurer la protection des pèlerins se rendant en Terre sainte prier sur le tombeau du Christ. C'est le premier ordre strictement militaire, même s'il accordait l'hospitalité aux pauvres et aux voyageurs, comme devait le faire tout ordre religieux. Il est reconnu par le pape en 1129. Après sa suppression en 1312 par le pape Clément V, suite au procès et aux attaques lancées par le roi de France Philippe IV le Bel, ses possessions sont remises à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
 Leurs activités semblables et leur organisation proche ont fait que le grand public a souvent tendance à les confondre. Ajoutons à cela que la plupart des maisons templières sont  devenues hospitalières et que certains auteurs ont confondu  plus ou moins consciemment les deux ordres (le mot « Templier» excite encore - faussement - les imaginations), il est alors facile de s'y perdre.

Retenons que ce sont deux ordres religieux différents qui remplissaient des miSSIOns complémentaires au sein de l'Église médiévale. L'un, le Temple, a fini tragiquement, l'autre, l'ordre de Saint-Jean, perdure en ayant retrouvé sa mission hospitalière originelle.


BOURGANEUF:
Aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Creuse, Bourganeuf (Bourguet neuf) doit son développement à l'installation à la fin du XII" siècle des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1427 au plus tard, Bourganeuf devient le siège du grand prieuré d'Auvergne, circonscription territoriale de l'ordre couvrant la France centrale, qui fut transféré à Lyon en 1750.  Cette activité administrative explique l'expansion de la cité.
Bourganeuf conserve d'importants vestiges de cette période faste: les bâtiments conventuels (aujourd'hui l'hôtel de ville), l'église Saint-Jean (XIIe_XVe siècle), classée Monument Historique en 1911, les tours Lastic et Zizim. Cette dernière, inséparable maintenant du paysage de la ville, a été construite  de 1484 à 1486 pour recevoir Zizim, prince turc candidat malheureux à la succession de l'Empire ottoman. Vaincu par son frère Bajazet, Djem (connu en Occident sous le nom de Zizim) se réfugie en 1482 à Rhodes chez les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le grand maître de l'ordre est alors Pierre d'Aubusson (1423-1503), seigneur marchois. Celui-ci transfère son prisonnier loin du théâtre des opérations, près de ses propriétés familiales. Otage, victime de la politique, il restera dans sa tour-prison de juillet 1486 à novembre 1488. Remis ensuite au pape, il meurt à Naples en février 1495, âgé de 35 ans mais ce n'est qu'en 1499 que le corps du prince est inhumé dans le mausolée familial à Bursa (Brousse, Turquie).

 


Exposé de Mme Camille Lachèze, guide interprète à l'Office du tourisme de Bourganeuf

Visite guidée de la Cité Médiévale de Bourganeuf

La Ville de Bourganeuf a été construite au milieu du XII" siècle par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Ils prirent le nom de chevaliers de l'Ordre de Malte après avoir été établis sur l'île par Charles Quint.

Il s'agit d'un ordre religieux et militaire, avec une organisation complexe. En effet, il existe des sous-regroupements, appelés « langues », administrés par un Grand-Prieur.

Pierre d'Aubusson, né au Monteil-au-Vicomte, fut admis comme Grand Prieur de la langue d'Auvergne en 1474, puis Grand Maître des Chevaliers Hospitaliers en 1476.

Le Château

Du XII" siècle à la Révolution, les Chevaliers ont habité la ville, qui a connu grâce à eux une période de prospérité, en particulier au XVe siècle.

Au XIIe siècle, 1150-1160, création d'une première bâtisse et d'une chapelle accolée, qui correspondent aujourd'hui au château et à l'église.

Autour du château, développement de la cité avec l'installation de marchands, paysans, notables, autour d'un lieu saint à l'abri des murailles, à la croisée de deux voies importantes: le chemin antique menant à Rocamadour (Saint Jacques de Compostelle) et la voie reliant Lyon à la façade Atlantique.

Le but premier du château était d'héberger les voyageurs et les pèlerins, mais aussi d'assurer l'hospitalisation des malades.
Présence de nombreux fours et moulins banaux à l'époque.

Etape pour les marchands et les pèlerins, le château se transforme en commanderie en 1200, puis en 1367, au vu de l'importance de Bourganeuf, la résidence deviendra le siège du Grand Prieuré d'Auvergne Uusqu'en 1787). A cette époque, on pense que le château primitif a été démoli et remplacé par le château actuel.

Très vite, au-delà de la ville entourée de murailles, des faubourgs s'étirèrent en forme de croix. Dans les remparts, il y avait 4 portes d'entrée de la ville: Puy, Arrier, Colombier, Billadour. Aujourd'hui on retrouve encore ce souvenir dans le nom des rues: fossés du Billadour, fossés du Puy ... (anciens remparts)

Description:
Le blason du château comprenait 3 chevrons, d'argent sur fond noir ondés, cf. le fronton de la mairie.

Le château où habitaient les chevaliers et le grand prieur au Xye siècle était composé de parties bien distinctes:
- une tour carrée, le corps de logis, attenant d'un côté à la chapelle et de l'autre à la Tour Lastic
- la Tour Lastic: tour d'angle ajoutée en 1439, construite par Jean de Lastic, Grand prieur en 1427, elle porte depuis lors son
nom.
- une muraille épaisse, mâchicoulisée des deux côtés, avec barbacanes et meurtrières. Elle supportait un chemin de ronde et au milieu, elle était percée par un grand portail en pierre taillée qui menait à la cour intérieure.
- un glacis (terrain vague) partait du pied de la Tour Zizim (Place du Mail) et descendait en contre bas à l'étang, aujourd'hui asséché et emplacement de la Place de l'étang actuelle. Cela constituait une sorte de fossé, de barrière au château. L'étang était alimenté par les sources de la colline de la Perrière.

La Tour Zizim et Le Prince Zizim
Au premier coup d'œil, on pense qu'il s'agissait d'un ouvrage à caractère défensif, en fait elle a servi à accueillir le Prince Zizim en résidence surveillée.

Le prince Sultan Djem, Cem pour les turcophones, Zizim est le surnom repris par les premiers chrétiens qui ont fréquenté le prince.

Le prince était un des fils du Sultan Tout Puissant de l'Empire Ottoman, Méhémet II.

A la mort de Méhemet II, en vertu des traditions turco-mongoles, tous les fils du sultan ont un droit égal à accéder au trône. Zizim propose à son frère ainé Bajazet de partager le territoire. Ce dernier refuse, il s'en suit une guerre civile, qui sera favorable à Bajazet. Dans un premier temps, Zizim se réfugie en juin 1481 en Egypte, où il en profitera pour faire son pèlerinage à la Mecque.

De nouveau mis en échec par son frère au printemps 1482, il est contraint de fuir chez les Hospitaliers de Rhodes en juillet 1482.

Les chevaliers Hospitaliers représentaient un puissant bastion chrétien contestant la force musulmane. L'histoire fera beaucoup de bruit à l'époque, car Zizim est un moyen de lutter contre le Turc. Ils décident donc de faire de Zizim un instrument politique de négociation avec Bajazet II. Zizim s'engage à retirer les troupes musulmanes des rives asiatiques et de Constantinople, si les chevaliers Hospitaliers l'aident à retrouver son trône. Il s'engage également à ne pas attaquer Rhodes. Pierre d'Aubusson, alors Grand Maître de l'Ordre, garantit de ne plus créer de complot contre l'Empire Ottoman. Bajazet voit cela d'un très mauvais œil, sa place est menacée. Il tente à plusieurs reprises de faire assassiner son frère. Aussi, Pierre d'Aubusson enverra Zizim, accompagné d'une cour de 20 personnes, en France loin de chez lui. Il passera par l'Italie, puis la Savoie, le Yercors et enfin le Limousin, terre de Guy de Blanchefort, neveu de Pierre d'Aubusson.

De 1483 à 1488, Zizim séjourne tour à tour au Monteil-au-Yicomte, à Morterolles-sur-Semme, à Bois Lamy et enfin à Bourganeuf dans la Tour Zizim, construite expressément pour lui sous la direction de Guy de Blanchefort et sur ordre de Pierre d'Aubusson. La Tour sera rapidement construite, en deux ans, de 1484 à 1486.

C'est une grande tour imposante fortifiée, de pierres grises, avec peu d'ouvertures (meurtrières) et quasiment inaccessible, ce qui renforce l'idée de captivité. Elle est inspirée du modèle du château de Bois Lamy, château du père de Guy de Blanchefort. Zizim y est transféré en janvier 1486.

Description:

Elle se compose de S étages voûtés, avec planchers en bois, et d'un 6e niveau au cœur de la charpente (trace de torchis). Au niveau supérieur, l'édifice est couronné par une galerie circulaire équipée de créneaux et d'ouvertures de tirs. La toiture conique repose sur une remarquable charpente en chêne.

A l'intérieur, les murs ont une épaisseur considérable de 2m80, et chaque niveau est desservi par un escalier à vis en pierre.
- Au rez-de-chaussée: la cave avec un puits (alimenté par les eaux de la Perrière) + urnes funéraires Gallo-Romaines provenant de l'ancien arrondissement de Bourganeuf + meules trouvées vers Bosmoreau-les-Mines dans uh ruisseau + ancienne rigole provenant de Mansat-la-Courrière + 1 bénitier percé pour créer un œil de bœuf
- 1er niveau: les cuisines
- 2ème niveau: les chambres des serviteurs
- 3ème 4ème niveaux: appartements du Prince
- 5ème 6ème niveaux: les logements des chevaliers

Accès unique par une passerelle en bois puis une porte (toujours visible, murée), située à plus de 10 mètres du sol. La Tour est entourée dans une forte muraille et un double fossé afin d'éviter les évasions.

On ne connaît pas les décors intérieurs, mais il reste des lambeaux de peintures. On sait que Zizim fit construire des bains dans le goût oriental.

Zizim était surveillé mais relativement bien traité, il pouvait sortir de la tour, il allait régulièrement chasser. Cependant suite à une tentative d'évasion, Guy de Blanchefort va renforcer sa garde.

Zizim quittera la Tour le 10 novembre 1488, sur ordre de Pierre d'Aubusson suite à un accord secret conclu avec le Pape Innocent VIII.

Ce dernier veut mener des croisades contre les Turcs et estime pour réussir devoir posséder Zizim, toujours prétendant au trône. Pierre d'Aubusson accepte de céder Zizim sous certaines conditions: le Pape ne doit pas ensuite le livrer à un ennemi et Zizim doit être escorté jusqu'à Rome par plusieurs hommes. Pierre d'Aubusson reçoit le titre de Cardinal. Le Pape écrit aux souverains européens que le Prince Zizim, s'il retrouve son trône, retirera les troupes turques de Constantinople et des rives asiatiques. S'en est trop pour Bajazet qui se sent menacé et décide de supprimer son frère en 1490, en l'empoisonnant par l'intermédiaire d'un complice. Celui-ci sera démasqué avant son acte.

Zizim meurt ensuite le 24 février 1495 à Naples, d'un mal subi et demeuré secret. Les hypothèses sur la mort de Zizim sont multiples.

La Tour après Zizim:

Peut-être que quelques chambres de servants ont été utilisées par les personnes en charge de la garde. Ce qui est plus sûr, c'est qu'au XVIe siècle, la Tour servait d'entrepôt et de stockage du produit des redevances prélevées par le Grand Prieur (dîme).

Aux XVII et XVIIIe siècles, c'était un grenier à avoine qui avait conservé quelques appartements. On trouvait alors un moulin à bras et un petit four à proximité.

A la Révolution Française, 150 prisonniers y ont été internés, les cellules de détention sont encore visibles aujourd'hui.

La Tour est classée aux Monuments Historiques le 2 juin 1911.

Enfin, c'est avec la Seconde Guerre Mondiale que la Tour retrouve sa fonction carcérale. En effet, des Résistants y séjourneront, multiplication des cellules. Aujourd'hui encore, il reste des traces de ces Résistants, qui ont marqué les parois intérieures de la Tour par des graffitis dans leurs cellules. Douloureux témoignage.

La Tour a été transformée en musée dans les années 1970.

Aujourd'hui, la Tour fait l'objet d'un programme de restauration. En 1997, à la suite des déformations des maçonneries, on décida de fermer la Tour au public. La première phase des travaux consistait en un frettage provisoire et une mise en observation des structures (sondages). On s'est alors vite rendu compte que les déformations n'étaient pas liées à des fondations défaillantes mais que la faiblesse de l'édifice résidait dans sa rapidité de construction et donc dans son utilisation de matériaux de médiocre qualité (moellons maçonnés). La deuxième phase d'intervention repose essentiellement sur des travaux de stabilisation et de restauration sous la direction de Philippe Villeneuve: consolidation des maçonneries du fût de la Tour, pose de deux chaînages en béton au niveau des planchers 3 et 5 et restauration et rejointement des parements extérieurs.

La Tour de l'escalier

Elle comprend un escalier à vis constitué de pierres de granit triangulaires, toutes de même taille. C'est une des portes d'entrée de la Mairie actuelle.

Environ 30 tours d'escaliers ont été recensées dans la ville.

L'église Saint-Jean

Edifiée par les Hospitaliers à côté de leur château, la chapelle des chevaliers est devenue l'église paroissiale sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste. Les travaux débutent en 1169 et se terminent fin 1190

Auparavant, les chevaliers étaient enterrés sous les dalles de la chapelle, au devant se trouvait un cimetière paroissial et la place du marché public.

Extérieur: L'église domine avec son clocher à huit pans (35 mètres du sol), couvert d'une toiture pyramidale à lanternon et flanquée d'une tourelle servant d'escalier. Le portail en arc brisé en granit friable s'est dégradé au fil du temps. Avant, on pouvait observer des statuettes situées dans les arcades de chaque côté de l'archivolte. La façade ouest est ornée d'une baie en plein cintre, percée d'une rose polylobée, surmontée d'une croix byzantine en granit.

Intérieur: une nef à trois travées, terminée par un chœur à chevet droit et plat. La nef (31 m x 7 m) correspond à la chapelle primitive de la commanderie sans bas côté ni transept. Les deux premières travées sont voûtées d'ogives et la troisième travée est couverte d'une coupole octogonale sur pendentifs. Le chœur possède une voûte à liernes du XV ème siècle. La clef de voûte est sculptée d'un christ en majesté.

Suite au développement de la population, la chapelle devient église paroissiale au XVe siècle et deux chapelles Nord et Sud sont rajoutées. La chapelle d'axe (sud) est dédiée à Sainte-Madeleine et sert de sacristie. L'autre chapelle est dédiée à Saint-Jean (reliquaire avec esquille d'os provenant d'une main de St Jean Baptiste remis à Pierre d'Aubusson par Bajazet II fin du XVe siècle).

L'église a été classée aux monuments historiques le 3 mai 1913.

Décors du XIXème siècle renovés en 1996-1997.

Le mobilier: - main reliquaire en argent dite de Saint-Jean, XVème siècle, avec bracelet filigrane en argent doré (dans la vitrine de l'ancien confessionnal).

- tableau de l'Annonciation,huile sur toile d'Etienne Lavallée Poussin
- orgue de 1820-1830 : instrument historique le plus ancien de la région, classé aux monuments historiques le 5 mai 1982, facteur présumé Louis Callinet.

 


 

Exposé de Jean-Marie Allard à l'église de Paulhac

Ancienne paroisse puis commune jusqu'en 1824, Paulhac a la particularité d'avoir été une maison templière relativement importante, peut-être même la plus importante du diocèse de Limoges. La grandeur de son église, ses peintures murales, la tenue d'assemblées provinciales templières (chapitres) ou le fait d'apparaître un grand nombre de fois dans les actes du procès des Templiers en sont la preuve. La présence de l'ordre est attestée par une mention dans le cartulaire de l'abbaye de Bénévent datée de 1190 environ.

Des bâtiments de la commanderie ne restent que l'église Saint-Jean et la chapelle Saint-Fiacre, classées Monuments historiques en 1938.

L'église des XIIIe et XIVe siècles, vaisseau unique à cinq travées et chevet plat, a presque mètres de long.

Elle a failli disparaître après l'absorption par celle voisine de Saint-Étienne-de-Fursac. de la commune Les peintures murales ont été repérées en 1935 mais ce n'est qu'à partie de 1983 qu'elles ont été restaurées, opération d'ailleurs encore en cours. On remarque des croix de consécration et des scènes de martyres. Ces dernières, sur le mur nord et sur celui du chevet, sont datées de la seconde moitié du XIIIe siècle (entre 1250 et 1280). Peu connues, elles méritent cependant le détour. L'église s'enorgueillit aussi d'un intéressant tabernacle (2e moitié du XVIIe siècle?) et d'une tapisserie d'Aubusson offerte par le dernier commandeur hospitalier juste avant la Révolution. Au XIVe siècle, comme toutes les possessions templières, elle passe dans l'orbite des Hospitaliers qui construisent le clocher massif actuel et la chapelle Saint-Fiacre (XVe siècle) dont on remarque la magnifique porte surmontée d'un linteau en accolade


Compte-rendu de René Bonnet, tiré de l'exposé de Michel Bruniquel à Blaudeix

Blaudeix fait partie du canton de Jarnages, arrondissement de Guéret et rattaché depuis 1999 à la Communauté de Communes du Carrefour des Quatre Provinces.

Le site de Blaudeix est occupé depuis longtemps. On a trouvé des traces de l'époque préhistorique. La présence gauloise et romaine est attestée par la découverte de monnaies, d'outils et d'urues funéraires. Un autel domestique en granit rose est accolé
au mur sud de la première travée de l'église (il a sûrement été trouvé sur la commune dans les temps anciens).

L'existence attestée des templiers à Blaudeix date de 1193.

Avec la suppression de l'ordre du Temple en avril 1312, les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem récupèrent ses biens. Blaudeix deviendra commanderie et Rimondeix une annexe. Elle sera la plus petite des commanderies de l'ordre de Malte en Limousin. Le dernier commandeur de Blaudeix est Alexandre de Fricon. Il est seigneur de La Dauge et de Ladapeyre.

Dans les années 1840, un incendie ravage les bâtiments sud qui deviennent une vaste carrière de pierres à bâtir, les tours se sont écroulées. De l'ancienne commanderie ne subsiste plus que la remarquable église de 25 mètres de haut. Dans les villages alentours on retrouve, incorporé aux murs des pierres équarries et sculptées sont les témoins du passé de cette commanderie.

L'Eglise se compose d'une seule nef à la façade triangulaire sans oculus surmontée d'un clocher charpenté de 24,20 m de haut sur la première travée. A l'intérieur, les quatre travées sont voûtées d'ogives avec de nombreuses nervures et des clefs de voûte sculptées de style gothique. A la croisée d'ogive de la travée du chœur on voit, gravé dans le granit l'agneau portant une bannière à la croix pattée templière.

L'accès au clocher se fait par une trappe étroite à l'aide d'une échelle en chêne de 8,65 mètres.

Cette église a de nombreuses ressemblances avec celle de Paulhac que nous avons visitée auparavant. Il est probable que ce soit le même maître d'œuvre, avec des techniques de construction bien particulières, qui soit à l'origine de ces ouvrages. Par  contre alors que l'on a de magnifiques fresques à Paulhac, ici le temps a eu raison de ces joyaux.

A l'extérieur, un mini parc agrémente le flanc nord de l'église. On y découvre les symboles des armoiries communales sculptées dans quatre rocs. Au centre une pierre tombale gravée d'une très ancienne croix jalonne l'emplacement du cimetière primitif (avant 1600).
 

Nos trois guides

Jean-Marie Allard Camille Lachèze Michel Bruniquel

Les photos de la visite:

 


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