Accueil
Vote utilisateur: 1 / 5
- Détails
- Création : lundi 31 mars 2008 09:15
- Affichages : 9112
CONFÉRENCE SUR LE COMPAGNONNAGE
La visite de la Maison des Compagnons du Devoir, rue de l’Hôtel de Ville à Paris 4e, organisée par « Les Amis de la Creuse », a eu lieu le samedi 31 mars 2008, à partir de 12 h. Cette visite était suivie d’une conférence sur le compagnonnage.
Camille PINAUD souhaite la bienvenue aux participants, présents à l’heure annoncée, et présente notre conférencier M. Gilbert MARTIN.
René BONNET détaille le déroulement de notre après midi.
Un succulent repas nous est servi dans la salle à manger joliment agencée par les Compagnons. Un certain nombre d’entre eux ont partagé notre repas. C’est à l’issue de ce repas que la conférence nous est présentée par M. Gilbert Martin.
Conférence - Débat
M. Gilbert Martin - Conférencie
De très importants travaux de restauration et de réhabilitation sont en cours à la Maison des Compagnons du Devoir. Une salle récemment rénovée a été mise à notre disposition.
1 ère Partie : la conférence
Gilbert MARTIN nous expose les légendes qui situent l’origine du Compagnonnage à la construction du temple du roi Salomon, à Jérusalem, vers 950 avant J.C., édification pour laquelle plusieurs milliers de talentueux ouvriers furent employés.
Pour construire ce temple, le roi Salomon aurait fait appel à Hiram, un ouvrier du bronze, également architecte. Afin de mener à bien son ouvrage, Hiram se serait associé à deux contremaîtres, Maître Jacques et Père Soubise c’est la légende !
Il y a aussi les écrits. Le document le plus ancien connu à ce jour évoquant le Compagnonnage est une ordonnance de Charles VII rendue à Troyes en 1420. Les historiens, eux, s’accordent à penser que le Compagnonnage s’est constitué à l’occasion des grands chantiers des cathédrales et de la construction des villes.
Le Compagnonnage fut marqué au cours des siècles par des divisions profondes. Agricol Perdiguier fit son tour de France à une époque où les dissensions entre les différentes sociétés de Compagnons étaient particulièrement vives. Il entreprit un vaste travail de pacification et d’union au sein du Compagnonnage. Malade et épuisé, il mourut en 1875 sans avoir pu concrétiser son rêve. Il demeure la figure la plus attachante du Compagnonnage du XIXe siècle.
Il existe aujourd’hui trois grandes organisations compagnonniques :
- L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir, le mouvement le plus important du Compagnonnage, tant en nombre qu’en termes d’actions en faveur des jeunes.
- L’Union compagnonnique des Compagnons du Tour de France, elle accueille des Compagnons dans environ 90 métiers de toutes natures.
- La Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment, elle fut créée en 1953 autour des Compagnons charpentiers.
L’assistance
2 e Partie : le débat
Après un brillant et très détaillé exposé, que nous rapportons brièvement dans les quelques lignes ci-dessus, Gilbert MARTIN demande à ses auditeurs de lui poser des questions sur des sujets qui n’auraient pas été traités ou qui manqueraient de précision.
Les questions fusent de tous côtés. C’est là que nous avons pu mesurer l’érudition et les connaissances de notre conférencier. Les participants sont passionnés par le sujet et le débat se prolonge. Notre Président se voit dans l’obligation de rappeler à l’assistance que nous avons largement dépassé l’horaire et que nous devons libérer la salle.
Camille PINAUD félicite et remercie Gilbert MARTIN pour sa brillante prestation, il remercie nos adhérents pour leur fidélité et l’intérêt qu’ils portent aux manifestations qu’organisent Les Amis de la Creuse.
Devise des Compagnons du Devoir: Ni se servir, ni s’asservir, mais servir
Les Mots des Compagnons (1)
Nous avons, entre autre, appris au cours de cette journée que le Compagnons font usage entre eux, encore à l’heure actuelle, d’un vocabulaire spécifique, transmis de génération en génération, souvent incompréhensible pour le néophyte. Nous avons cru bon de reporter dans ce clin d’œil du mois un glossaire non exhaustif des mots utilisés.
Source : Tout savoir sur les Compagnons du Devoir (Librairie du Compagnonnage)
Adoption :
Cérémonie pendant laquelle un jeune est « adopté » par la communauté des Compagnons et qu’il reçoit le titre d’aspirant.
Apprenti :
Jeune dans la phase de formation initiale d’un métier, préparant un CAP ou un BEP.
Ancien :
Compagnon expérimenté, ayant voyagé, souvent sédentaire mais pas obligatoirement âgé.
Aspirant :
Jeune effectuant son tour de France et ayant été adopté, se préparant à devenir Compagnon.
Canne :
Symbole du voyage et de la droiture ; elle est courte pour les Aspirants et plus longue pour les Compagnons.
Cayenne :
Lieu de réunion des Compagnons de certains corps de métiers.
Compagnons :
Appellation donnée à l’Aspirant après sa réception pour attester de son appartenance au Compagnonnage.
Coterie :
Appellation générique donnée aux Compagnons travaillant en hauteur : tailleur de pierre, maçon, charpentier, couvreur, plâtrier, plombier.
Couleurs :
Rubans portés en étole (en sautoir) sur lesquels sont imprimés les symboles de l’enseignement progressif du compagnonnage.
Dame économe :
Appellation donnée à la femme qui gère l’hôtellerie d’une maison de Compagnons.
Dame hôtesse :
Appellation donnée à la femme qui gère l’hôtellerie et accueille les jeunes d’une maison de Compagnons.
Drille :
Qualificatif donné à quelques corps de métiers, soulignant le caractère jovial de ses membres.
Joints :
Anneaux en or que portent certains Compagnons en souvenir de la liberté de circulation qui était accordée aux Compagnons au Moyen-âge.
Lapin :
Surnom donné aux apprentis. Le lapin est la languette de métal qui permet de tendre le cordeau ; traditionnellement, c’est l’apprenti qui tenait le lapin du battage du cordeau.
Maison :
Appellation générique de l’habitation locale des Compagnons. Point de passage ou Prévôté.
Maître d’apprentissage :
Dans une entreprise, professionnel compétent, désigné pour guider l’apprenti dans ses acquisitions du métier.
Maître Jacques :
Ouvrier qui aurait participé au chantier voulu par Salomon et qui serait, selon la légende, l’un d fondateur du Compagnonnage.
Maîtresse de maison :
Appellation d’une femme responsable de l’hôtellerie d’une maison ou d’un point de passage.
Mère :
Dans une Maison de Compagnons, la Mère est une femme reconnue par les Compagnons qui accueille les jeunes et les écoute.
Prévôt :
Compagnon en fin de Tour de France, responsable d’une Maison de Compagnons.
Réception :
Cérémonie durant laquelle un Aspirant reçoit le titre de Compagnon.
Travail de réception :
Ouvrage de métier réalisé en vue de la réception, souvent appelé chef-d’œuvre, témoignant d’un savoir-faire professionnel.
Salomon :
Roi d’Israël vers 950 avant Jésus-Christ qui entreprit de gigantesques chantiers et qui selon la légende, serait l’un des fondateurs du Compagnonnage.
Singe :
Surnom donné au patron ; au Moyen-âge, les Compagnons charpentiers abattaient eux-mêmes les arbres dont ils mettaient ensuite le bois en œuvre ; c’est le patron qui montait à la cime des arbres pour la couper. Ce surnom a traversé les siècles…
Soubise :
Architecte qui aurait participé au chantier voulu par Salomon et qui serait, selon la légende, l’un des fondateurs du Compagnonnage.
Tour de France :
Déplacement périodique du lieu de vie, de ville en ville, de pays en pays, permettant de multiplier les expériences ainsi que le rencontres et les acquisitions générales et culturelles.
Voyage :
Appellation générique du Tour de France.
Les organisateurs devant le siège social des Compagnons du Devoir A droite : le conférencier, M. Gilbert Martin
En arrière plan de part et d’autre de l’entrée se trouvent deux sculptures taillées dans d’énormes troncs de chênes. (Une petite partie seulement est visible sur la photo)
A droite: Le Roi Salomon.
A gauche: Entrelacés Maître Jacques et le Père Soubise.
N’ayant pu admettre, tous les inscrits à cette conférence, faute de place en salle, une seconde conférence à eu lieu, dans les même conditions le 17 novembre 2008.
