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- Catégorie : - Histoire, Patrimoine, Sites, Tourisme
- Publication : jeudi 30 avril 2009 16:53
- Écrit par Georges Delangle
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La cité ouvrière
Les premiers mineurs habitaient surtout à Chambon et à Evaux. Afin de retenir une main-d'œuvre difficile à trouver, la Société décida de construire une cité ouvrière à proximité de la mine.
A partir de 1907, elle fit édifier tout d'abord des bâtiments collectifs, puis des maisons destinées au directeur et aux contremaîtres, enfin des séries d'habitations pour les ouvriers et leur famille, dotées d'un jardin. En 1912, la cité comptait 68 maisons comprenant une centaine d'appartements de 2, 3, ou 4 pièces habités par 395 personnes. En outre, 92 ouvriers habitaient à Chambon et 45 venaient chaque jour par chemin de fer de Commentry, en passant par Montluçon.
A la même époque, l'eau courante est installée et un groupe scolaire construit.
La vie associative était très importante (fanfare, équipe de football...).
L'étonnant village du Châtelet
Lors de la fermeture de la mine, la Société proposa aux mineurs de devenir propriétaires de leur logement pour un mois de salaire. Ceux qui ne furent pas rachetés furent acquis par des particuliers.
Aujourd'hui, la cité ouvrière est devenue un village résidentiel d'une grande unité architecturale. Les maisons sont construites avec des pierres d'une couleur ocre plus ou moins foncée, disposées en mosaïque. Les encadrements des portes et des fenêtres ainsi que les angles de pignons, en briques rouges, font ressortir cette mosaïque de pierres colorées.
Au-dessus des portes et souvent sur toute la longueur des façades, des pierres rectangulaires plus foncées, disposées en arc de cercle, constituent un autre élément de décoration.
La petite école avec, d'un côté son préau et de l'autre le logement des enseignants, est ravissante. Elle est fermée depuis 1981.
Vers le haut du village, à l'extrémité d'un espace arboré, on découvre une vue superbe sur la vallée encaissée de la Tardes et le viaduc construit par Eiffel.
C'est à pied, en prenant son temps, qu'il faut découvrir cet étonnant village.
L'église
L'église Saint-Martial, construite à la fin du XIIe siècle, complètement abandonnée depuis 1850, devint la propriété de la mine à laquelle elle servit d'entrepôt. C'est probablement cet usage qui l'a sauvée d'une ruine définitive.
Elle est très délabrée, mais son calvaire va bientôt se terminer car, redevenue propriété de la commune et classée Monument Historique en 1994, elle va être entièrement restaurée. Elle possède en effet des fresques qui ont été jugées exceptionnelles par M. Philippe Villeneuve, architecte en chef des Monuments Historiques. Cette administration est le maître d'œuvre des importants travaux qui vont être entrepris, et dont le coût est estimé à 728 651 € HT, financés par l'Etat (50 %), le Conseil régional (10 %), le Conseil général (17,5 %).
Pour financer le reste, la commue de Budelière, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, a lancé une souscription publique. Félicitons M. Constantin et son équipe municipale d'avoir entrepris cette restauration.
Avec la magnifique abbatiale Sainte-Valérie (le plus bel édifice roman du Limousin), l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Evaux-les-Bains (à laquelle la pierre nue confère une austère majesté), le barrage de Rochebut dont les eaux remontent dans les vallées encaissées de la Tardes et du Cher, Le Châtelet pourrait contribuer à faire de cette région des Combrailles l'une des plus touristiques du département.
Les ruines de la mine
Dans le bas du village, sur les pentes de la vallée de la Tardes, se trouve la partie visible de la mine, avec un grand nombre d'installations, d'ateliers et de bâtiments, la plupart en ruines.
Cette vue aérienne permet de se rendre compte de l'importance de l'ancienne exploitation, située dans la boucle de la vallée de la Tardes. Au fond, à droite, on distingue une partie des importants dépôts de résidus de cyanuration et de suies.