500e anniversaire de la mort de Pierre D'Aubusson
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- Publication : jeudi 1 avril 2004 18:41
- Écrit par Georges Delangle
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500e anniversaire de la mort de Pierre D'AUBUSSON
500e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE PIERRE D’AUBUSSON |
En Creuse, durant le mois de juillet 2003, plusieurs cérémonies ont commémoré le 500e anniversaire de la mort de Pierre d'Aubusson. La plupart se sont déroulées dans le sud du département.
Petit rappel historique
Rappelons brièvement la vie de celui qui fut l'un des plus grands chevaliers de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem[1].
Il naquit en 1423 au château du Monteil-au-Vicomte, l'une des seigneuries appartenant à l'illustre famille des Vicomtes d'Aubusson, dont les origines remontent au IXe siècle. Il embrassa très jeune la carrière des armes, puis rentra dans l'ordre des Hospitaliers.
Il devint responsable militaire de la langue d'Auvergne. On appelait langue une province, caractérisée par son parler. A la tête de chaque langue était un grand prieur, et à la tête de l'ordre un grand maître.
La langue d'Auvergne était l'une des plus importantes de l'ordre. Elle se situait à la 2e place, derrière la Provence, mais avant la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Aragon et la Castille. Elle groupait l'Auvergne, la Marche, le Limousin, la Charente, le Berry, le Forez, le Velay, le Beaujolais, le Bourbonnais, le Bugey et la Savoie ! Elle possédait 56 commanderies (600 pour l'ensemble des langues).
Pendant cinq siècles, de 1227 à 1750, la capitale de la langue d'Auvergne fut Bourganeuf
Pierre d'Aubusson en devint le grand prieur en 1474. il fut nommé grand maître de l'ordre des Hospitaliers en 1476, charge qu'il occupera jusqu'en 1503, date de sa mort. [2]
Il se rendit dans l'île de Rhodes, qui avait été attaquée par les Turcs, pour renforcer les fortifications. Il transforma le port de Rhodes en une redoutable forteresse.
En 1480, 100 000 Turcs assiégèrent l'île. A la tête de 5000 chevaliers, Pierre d'Aubusson organisa la défense. Il fut blessé à cinq reprises. Après quatre mois de siège, les Turcs se retirèrent avec de lourdes pertes ce qui valut au grand maître le surnom de bouclier de la chrétienté.
Pendant son séjour à Rhodes, Pierre d'Aubusson continua à veiller aux intérêts de Bourganeuf. Il songea aussi à la petite ville creusoise lorsqu'il se trouva dans une situation délicate.
A la mort de Mahomet II, le conquérant de Constantinople, ses deux fils Djem et Bajazet se firent guerre pour occuper le trône. Djem (que les occidentaux appellent Zizim) fut battu. Il se réfugia à Rodhes et demanda asile à Pierre d'Aubusson. Celui-ci décida d'envoyer en France ce prisonnier encombrant. Il chargea son neveu Guy de Blanchefort, prieur de la langue d'Auvergne à Bourganeuf, de construire une tour pour le recueillir. Le prince y fut enfermé, avec sa suite, de 1486 à 1489. Sur le chemin du retour, il mourut à Naples, sans doute empoisonné. Il est inhumé dans un mausolée à Brousse, en Turquie.
Pierre d'Aubusson mourut à Rodes le 15 juillet 1503, à l'âge de 80 ans.
[1] - L'ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avait été créé en 1113 pour secourir, soigner et protéger les pèlerins qui se rendaient à Jérusalem. On le confond souvent avec un autre ordre de moines-soldats, celui des Templiers, créé quelques années plus tard et supprimé en 1312. Les Hospitaliers établis à Rhodes depuis 1309, durent quitter l'île, lorsqu'après un nouveau siège, elle fut prise par les Turcs en 1522. Ils s'installèrent à Malte où ils prirent le nom de chevaliers de Malte.
L'ordre de Malte existe encore aujourd'hui. Il perpétue, dans 110 pays, la mission des premiers Hospitaliers : secourir et soigner.
[2] - Cinq grands prieurs de Bourganeuf devinrent grands maîtres de l'ordre des Hospitaliers.